Note méthodologique



Cas enregistrés

Le registre des cancers du Bas-Rhin recense tous les cas de cancers infiltrants diagnostiqués chez les résidents du Bas-Rhin depuis 1975 (y compris ceux diagnostiqués et traités en dehors du département), à l'exception des cancers de la peau autres que les mélanomes et les lymphomes. Les règles d’enregistrement et de validation suivent les recommandations internationales du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), du Réseau européen des registres des cancers (ENCR) et du réseau des registres des cancers français Francim.


Principales sources de données


La recherche des cas se fait dans les laboratoires d'anatomopathologie, les hôpitaux, les cliniques et auprès des spécialistes du Bas-Rhin et des départements environnants et, au besoin, dans toutes les structures susceptibles de soigner des patients du Bas-Rhin. Les médecins généralistes sont également sollicités pour compléter les informations.

Les Départements d'information médicale des structures de soins publiques et privées et les différents régimes de l’assurance maladie communiquent également la liste des cas domiciliés dans le Bas-Rhin à partir des bases PMSI et des listes d'ALD (ces sources d'information servent de complément à l'enregistrement et ne sont prises en compte qu'après vérification dans les dossiers médicaux par des enquêteurs spécialisés).



Données recueillies


Les informations nécessaires à la validation sont collectées et codées conformément aux règles internationales.


  • Variables obligatoires : identification personnelle, sexe, date de naissance et commune de naissance, adresse complète au moment du diagnostic, date d’incidence, base de diagnostic la plus valide (histologie, examens spécifiques,...), topographie (localisation) de la tumeur primitive, morphologie (type histologique) et comportement tumoral, sources d'information.
  • Variables recommandées : date des dernières nouvelles, état aux dernières nouvelles (vivant/décédé), stade, grade/différenciation, traitement initial, mode de découverte pour les tumeurs bénéficiant de campagnes de dépistage organisé.


Outre ces variables, le Registre des cancers du Bas-Rhin recueille des variables complémentaires (taille tumorale, marqueurs tumoraux significatifs, dates de début des traitements, état évolutif).

La localisation de la tumeur primitive et ses caractéristiques morphologiques sont codées avec la 3e version de la Classification Internationale des Maladies pour l’Oncologie (CIM-O-3).

Le stade tumoral est déterminé à l’aide de la classification TNM, à partir des éléments contenus dans les dossiers médicaux.


 


Méthodes utilisées

 

a. Taux d’incidence brut :

 

Le nombre de personnes-temps à risque correspond à la somme des durées pendant lesquelles les personnes de la population étudiée ont été soumises au risque d'être atteint d'un cancer au cours de la période analysée. Dans les conditions habituelles, il peut être considéré comme pratiquement égal au nombre moyen de personnes présentes dans le département au cours de la période étudiée multiplié par la durée de cette période.

Les données de population utilisées sont mises à la disposition des registres du réseau par le Service de biostatistique et bioinformatique des Hospices civils de Lyon sur la base des données fournies par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les calculs détaillés sont effectués selon l'âge en années révolues, par sexe, par département et par année, à partir de l'année 1975.

Un taux d'incidence brut de 25 pour 100 000 par an (25.100 000-1.an-1), par exemple, signifie que parmi 100 000 personnes présentes dans la population pendant un an, 25 ont été atteintes du cancer en question pendant l'année considérée.


b. Taux d’incidence standardisé

La standardisation des taux permet de comparer les taux d’incidence issus de diverses populations en tenant compte des différences de structure d'âge entre populations.

La méthode de standardisation directe permet d’estimer le taux que l’on observerait dans la population étudiée si elle avait la même structure d’âge qu’une population de référence.


 

où n représente le nombre total de classes d’âge et ti représente le taux d’incidence spécifique dans la classe d’âge i :



 

Les populations de référence utilisées sont la population européenne et la population mondiale.

 

c. Lissage

Le nombre de cas de cancer et les taux présentés sont des estimations lissées.

La méthode de lissage utilisée permet de réduire les fluctuations du nombre de cas enregistrés d'une année à l'autre, notamment pour les cancers rares. Des modèles âge-période-cohorte ont été utilisés à cet effet.

Concernant le cancer de la prostate, d'importantes variations des taux d'incidence en fonction de l'âge au cours des dernières années nous ont conduit à ne pas réaliser de lissage pour cette localisation particulière.

Ces variations peuvent s'expliquer par les changements diagnostiques induits par l'évolution des pratiques d'utilisation du dosage de l'antigène spécifique de la prostate (PSA) et par la modification des recommandations de prise en charge thérapeutiques. Ces changements ont eu pour conséquence une augmentation de la détection des cancers de la prostate chez les personnes plus jeunes au cours des dernières années, ces cancers étant, à l'inverse, moins souvent détectés chez les personnes plus âgées.

 

d. Autres informations

Il est à noter que la somme du nombre de cas pour les différentes localisations présentées peut différer sensiblement du nombre total de cas correspondant puisque les données, pour certaines localisations de cancers rares, ne sont pas détaillées.

 

Suite : Tableaux d'indicateurs